16 novembre 2014

Mommy


Mommy est le sixième film de Xavier Dolan qui a remporté le Prix du Jury au dernier festival de Cannes.

Au début du film, Diane va chercher dans un centre de rétention fermé son fils Steve, adolescent avec un trouble de déficit de l'attention. Ils vont vivre ensemble de nouveau tous les deux, le père de Steve étant décédé depuis 3 ans. Ils vont également se rapprocher de leur voisine Kyla, une institutrice en congé sabbatique.

Le film est canadien. Il faut s'habituer à l'accent des acteurs et se familiariser avec les expressions typiques grâce au sous-titrage.

L'image est carrée la plupart du temps : elle est étriquée et traduit l'enfermement de Steve et le mal-être des personnages principaux.
Quand l'image devient rectangulaire pour la première fois, la scène est très belle : Steve saisit lui-même les bordures verticales de l'image et les repousse comme un changement de perspective qu'il introduit dans leurs vies. C'est signe d'espoir, d'ouverture aux autres, à la lumière, de positivisme ... Malheureusement, cela ne va pas durer.

Le film est dense, fort, poignant, violent, dérangeant parfois. 
Le jeune acteur Antoine-Olivier Pilon qui incarne Steve est très expressif. Il alterne les moments de calme et de furie. Il avait déjà travaillé avec Xavier Dolan pour le clip choc du groupe Indochine College Boy tourné en 2013, également tourné en format d'image carrée.
Les deux autres actrices québécoises Anne Dorval (Diane) et Suzanne Clément (Kyla) sont très justes.

La musique joue un rôle important dans le film. Elle est choisie avec beaucoup de soin. Elle comporte des morceaux anglo-saxons, comme Wonderwall d'Oasis lors d'une très belle scène, ou encore des chansons plus locales avec Céline Dion.

Xavier Dolan a une façon de filmer très spécifique. Il fait des choix de positionnement de caméras, d'utilisation des ralentis, de gros plans sur les acteurs. Il utilise parfois des angles originaux et cela fait sa singularité et sa force. 
Il arrive également à faire surgir de la poésie dans des scènes très simples, minimalistes, comme quand Steve "danse" avec un caddie sur un parking.
Son style est affirmé : malgré son jeune âge, il a déjà beaucoup d'expérience.
J'avais déjà succombé au charme de son film les Amours Imaginaires en 2010, où les ralentis trouvaient également leur place et dans lequel il jouait en plus de réaliser.

La fin est ouverte et permet au spectateur d'imaginer leur propre destin aux personnages.

Mommy est le plus grand succès de Xavier Dolan en France . Il a déjà deux autres films en préparation.

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