27 novembre 2016

42nd Street


A New York, en 1933, des auditions sont organisées pour le nouveau spectacle du metteur en scène Julian Marsh. Il aura pour vedette Dorothy Brock, comédienne expérimentée et de renom. Peggy Sawyer, provinciale, novice mais talentueuse, rêve d'intégrer la troupe de cette comédie musicale intitulée "Pretty Lady"...

Comme dans Singin' in the Rain, qui m'avait enchantée en début d'année, les décors sont magnifiques, la mise en scène est rythmée et inventive, les costumes sont originaux et soignés, les comédiens talentueux. Les numéros de claquette et de danse synchronisés à plusieurs dizaines de danseurs sont spectaculaires. Il y a de l'humour, des rebondissements... et bien sûr un happy end !

Les airs sont moins connus que dans Singin' in the Rain, à l'exception de "We're in the money". En effet, on se situe après la crise économique de 1929 et donc plusieurs chansons traitent de la thématique de l'argent.

Un merveilleux moment dépaysant, proposé en deux actes et en VO surtitrée, au théâtre du Châtelet jusqu'au 8 janvier 2017. C'est la toute dernière production du Châtelet, avant une fermeture pendant deux ans et demi, à partir de mars 2017, pour remise aux normes.

19 novembre 2016

Tout ce que vous voulez


Tout ce que vous voulez est la nouvelle pièce de Mathieu Delaporte & Alexandre de la Patelière, les auteurs de Le Prénom et Un dîner d'adieu, qui se joue au Théâtre Edouard VII. Lucie (Bérénice Bejo) est un auteur reconnu de pièces de théâtre. Un jour, son nouveau voisin Thomas (Stéphane de Groodt) s'invite dans son appartement pour lui signaler une fuite d'eau. Récitante au début et peu encline à alimenter les conversations initiées par Thomas, elle va s'en faire un allié pour tenter de résoudre son problème actuel : heureuse, elle n'a plus d’inspiration, alors que sa nouvelle pièce doit néanmoins être jouée prochainement...

C'est une troisième pièce réussie. C'est plus subtil qu'il n'y paraît, grâce à des mises en abyme originales et faciles à comprendre : on sait immédiatement quand on se situe dans l'écriture de la pièce et quand on est dans la réalité de appartement de Lucie. Le final également est ingénieux.
J'avais vu les deux pièces précédentes. Il y a d'ailleurs des références à leurs acteurs (Guillaume de Tonquédec, Éric Elmosnino et Judith El Zein sont cités) ou quand Lucie déclare "Je n'aime pas les prénoms", un joli clin d’œil !

C'est une première sur les planches pour Bérénice Bejo.
Son personnage, qui peut vivre sans amour mais pas sans écrire, est tour à tour antipathique, charmant, excessif et lumineux. Stéphane de Groodt est très à l'aise : il a par moment des envolées lyriques et intonations à la Louis de Funès. Il est très drôle par ses répliques et réactions, c'est plutôt lui qui provoque le rire des spectateurs. 

C'est suffisamment rare pour être souligné : les décors - dont le ciel avec des nuages très réalistes - et la lumière sont très réussis. A noter que l
a pièce est surtitrée pour les anglophones.
 
J'ai passé un très bon moment à suivre leur relation de voisinage et son évolution. J'ai été surprise par son traitement original.

13 novembre 2016

Snowden


Snowden
est un film d'Oliver Stone avec Joseph Gordon-Levitt dans le rôle titre. Le film commence en juin 2013, à Hong-Kong, alors qu'Edward Snowden est confiné dans une chambre d'hôtel avec des journalistes de
The Guardian et cameraman de confiance. On se situe avant la révélation au grand public de ses découvertes sur les écoutes de masse des citoyens américains par la CIA et la NSA.

Les flashbacks commencent en 2004 et suvent l'ordre chronologique, depuis ses entretiens d’embauche dans ces agences gouvernementales, alors qu'il est autodidacte. Le film progresse en suivant la carrière d'Ed Snowden, à la CIA puis à la NSA, salarié ou contractuel, sur différents sites, aux Etats-Unis ou à l'étranger.

Snowden est présenté comme un être brillant, honnête et patriote. Le portrait de ce lanceur d'alerte est à sens unique. L'élection d'Obama en novembre 2008 sera source d'espoir puis de désillusion. L'acteur principal a modifié sa voix et son look pour être plus proche du personnage éponyme. Son couple avec Lindsay Mills, incarnée par Shailene Woodley, tient une grande place dans le film.

Melissa Leo est excellente dans le rôle de Laura Poitras, une journaliste et réalisatrice qui accompagne Snowden. Le casting est d'ailleurs incroyable, avec des acteurs connus et reconnus même dans des rôles secondaires. Par exemple, Nicolas Cage incarne un professeur à la CIA, présent dans deux ou trois scènes uniquement. On peut citer les acteurs Rhys Ifans, Tom Wilkinson, Zachary Quinto, Timothy Olyphant, Scott Eastwood...

Oliver Stone, réalisateur expérimenté, est coutumier des biopics : après JFK en 1991, Nixon en 1995 et W en 2008, c'est son quatrième. J'ai beaucoup aimé l'ingéniosité dont Snowden a fait preuve pour sortir les données classifiées du site d'Hawaï. La scène, pleine de tension, est palpitante. D'autre part, le final du film avec le vrai Snowden est réussie. Globalement, c'est un film efficace mais ce n'est pas son meilleur biopic selon moi. Je trouve qu'il manque un souffle dans la durée, la seconde partie est plus réussie que le début du film.
 

6 novembre 2016

Coluche


L'exposition Coluche à l'Hôtel de Ville de Paris permet de redécouvrir toutes les facettes de ce personnage multiple à la fois clown, provocateur, engagé et humaniste.

L’exposition commence avec la moto qui a lui a permis de battre le record du monde du kilomètre lancé en 1985. On revient également en images sur son mariage avec Thierry Le Luron la même année.
Coluche était un homme de radio (extraits d'émissions sur Europe 1) mais aussi de télévision (visionnage de sketchs cultes ou moins connus, présence de la chaise de bébé de l'émission Le jeu de la vérité de Patrick Sabatier). Des costumes sont également visibles : la fameuse salopette rayée, un tutu de danse, etc.
Un auditorium nous permet de revoir des extraits de films : Banzaï, L'inspecteur la Bavure, Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ, Le chevalier blanc avec Gérard Lanvin, Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine qu'il a réalisé, ...
Son engagement politique auprès des Restos du cœur est présenté, la lutte contre le racisme (Touche pas à mon pote) et surtout la Campagne présidentielle Coluche président avec l'affiche jaune et son appel à la population.
Des photos personnelles avec sa bande de potes sont affichées. C'est un art qu'il affectionnait particulièrement puisqu'il disait "Comme un sketch, la photo est instantanée". On y retrouve également des portraits émouvants.
Côté récompenses, on peut admirer son César de 1984 pour Tchao Pantin de Claude Berri - la même année Isabelle Adjani était récompensée pour L'été meurtrier - et sa décoration de Chevalier de l'ordre des arts et des lettres.
Des citations pleine d'humour sont distillées : "J'ai tout piqué à Liz Taylor", "Il faut se méfier des comiques parce que quelque fois, ils disent des choses pour plaisanter", ou encore "La grossièreté vise à choquer ceux qui n'en rient pas, pour faire rire deux fois plus les autres".
Ctait également un musicien accompli. Des éléments biographiques clôturent la visite, de sa naissance en 1944 et son enfance à Montrouge, à son décès en moto en 1986 avec un accident de camion, alors qu'il n'avait pas 42 ans.

Exposition gratuite à voir du lundi au samedi, jusqu'au 7 janvier 2017