29 août 2015

Nos futurs


Nos futurs est le cinquième film de Rémi Bezançon.
J'apprécie en général le travail de ce réalisateur, depuis Ma vie en l'air (qui m'avait permis de re-découvrir Gilles Lellouche en glandeur professionnel), Le premier jour du reste de ta vie (son plus grand succès à date), Un heureux événement avec le couple Louise Bourgoin/Pio Marmai.

Pio Marmai est son acteur fétiche. Nos futurs n'y fait pas exception.
On le retrouve au côté de Pierre Rochefort, le fils de Nicole Garcia et Jean Rochefort, qui avait déjà tourné dans Un beau dimanche sous la direction de sa mère avec Louise Bourgoin... la boucle est bouclée !

Le film raconte les retrouvailles de deux amis d'enfance, Thomas et Yann, aka Pio Marmia et Pierre Rochefort, alors que la vie les a éloignés. Ils décident d'organiser une grande soirée, comme à l'époque du lycée, avec les mêmes protagonistes. Ils reprennent alors contact avec eux...

Comme dans tous ses films, j'ai aimé le ton et l'humour qui s'en dégage. 

J'ai apprécié tous les acteurs dans des rôles secondaires, parfois sous-exploités : Mélanie Bernier, Laurence Arné, Camille Cottin, Kyan Khojandi, Roxane Mesquida et Zabou Breitman dans le rôle de la mère de Yann. Aurélie Wiik est également très drôle dans le rôle d'un séducteur qui a mal vieilli.

En revanche, j'ai eu beaucoup de mal avec la prestation de Pierre Rochefort : je trouve qu'à plusieurs reprises - et notamment lors de scènes émouvantes - il n'adopte pas le ton juste, sa diction et son phrasé sont très dérangeants.
Avant de se lancer au cinéma, Pierre Rochefort était chanteur. Ce n'est pas un acteur confirmé.
A mes yeux, il joue parfois faux, et c'est d'autant plus flagrant en comparaison avec Pio Marmai, qui est comme toujours très juste.
Bref, cela m'a un peu gâché le plaisir que j'ai éprouvé à suivre ce film qui reste plutôt réussi, malgré une fin bâclée.


4 août 2015

Amy


Amy est un documentaire très réussi consacré à Amy Winehouse qui a été présenté au dernier festival de Cannes en sélection officielle.

Le film est chronologique. Il commence alors qu'Amy a 16 ans environ et vient de sortir un EP. Elle dispose d'un début de notoriété qui se limite à Londres voire l'Angleterre. Elle est entourée d'amis, son manager étant l'uns d'eux.
Elle rencontre alors des labels de musique et grâce à des démos acoustiques pour défendre des textes qu'elle a écrit, elle parvient à être signée. On découvre la force de sa voix grave et l'écriture ciselée qu'elle possède déjà. Elle s'achète un appartement à Londres avec ce premier contrat et devient indépendante très tôt. 
Puis, vient la sortie du premier album Frank sorti en 2003 qui récolte de bonnes critiques et un certain succès.

Amy a ensuite du mal à trouver l'inspiration pour son second album. Elle sort dans les pubs londoniens et fait la connaissance une nuit de Blake Fielder, son futur copain.
Il va ensuite la tromper et Amy dévastée car follement amoureuse va être inspirée pour écrire.
Un grand moment du film est l'enregistrement de Back to Black, son second album, produit par Mark Ronson, tandis qu'elle enchaîne les whisky cocas (avec peu de coca).
Sans sa rupture avec Blake, on peut se dire qu'elle n'aurait jamais écrit ses tubes : Back to Black, Rehab, You know I'm no good...
Le succès est rapide et mondial.

Vient ensuite le retour de Blake et leur mariage (que personnellement j'avais oublié). Au fur et à mesure de sa descente aux enfers, le nombre de ses tatouages augmente. Blake lui fait connaître toutes les drogues : cocaïne, héroïne, crack... Ces addictions s'ajoutent à la boulimie dont Amy souffre depuis l'adolescence.
Blake est vraiment un poison pour Amy. La preuve, quand il vient la visiter en rehab et que le lendemain, on retrouve des traces de drogue dans son sang. Même quand elle essaie de s'en sortir, il l'entraîne vers le fond.
Son père a également une influence négative sur la chanteuse, comme quand il vient la voir à Sainte Lucie avec une équipe de caméramans alors qu'elle tente de se ressourcer.

Un des derniers moments émouvants du film est son duo jazzy avec M. Tony Bennett. On voit le degré d'exigence d'Amy envers elle-même et on assiste à une belle performance à deux voix. C'est quelques semaines avant son décès, le 23 juillet 2011, il y a 4 ans déjà.

C'est un film qui insiste sur le talent d'Amy Winehouse, au delà des frasques et de sa présence dans la rubrique scandale des tabloids. On prend conscience de son talent d'écriture et on réécoute sa voix avec plaisir.

1 août 2015

Jean-Paul Gaultier


L'exposition qui retrace les créations de Jean-Paul Gaultier au Grand Palais est une réussite ! L'affiche reprend une photographie de Pierre et Gilles intitulée La mode est éternelle.

L'exposition commence par une introduction et la salle L'Odyssée qui retrace l'évolution des modèles sirènes et de la marinière à l'aide de statues animées qui parlent grâce à des vidéos enregistrées : on a l'impression que Jean-Paul Gaultier et ses mannequins sont présents dans la pièce ! C'est très réussi et original.
On y retrouve les influences du créateur : le corset, la parisienne et le film Falbalas avec l'élégante Micheline Presle qui a tout déclenché.

Ensuite, la salle Punk Cancan montre l’influence de Londres, de son énergie et anticonformisme sur son travail. Un podium animé avec la voix off de Catherine Deneuve permet de voir défiler des silhouettes.

Les Muses sont ensuite mises en avant : ce sont parfois des beautés non classiques comme Beth Ditto la charismatique chanteuse de Gossip, ou encore Kylie Minogue, Mylène Farmer et Madonna lors du Blond Ambition Tour de 1990 et les soutien-gorges coniques roses poudrés et noirs qu'elle portait lors de cette tournée.
A l'étage, le Salon permet de revoir confortablement dans des fauteuils à roulettes des vidéos des concerts de ses chanteuses.

L'érotisme et la nudité sont présents dans l'espace A fleur de peau Classé X avec des mises en scène en cabine telles des peep show et de très belles photos de mode.

Métropolis montre toutes les collaborations de Jean-Paul Gaultier avec la télévision : Eurotrash avec Antoine de Caunes, une apparition dans la série Absolutely Fabulous et dans les Simpson, ainsi que des des costumes et des réflexions sur les personnages pour le cinéma : Le cinquième élément de Luc Besson, Kika et La piel que habito de Pedro Almodovar, La cité des enfants perdus de Jean-Pierre Jeunet...

Enfin, la Jungle urbaine propose des robes léopards avec des perles brodées, des tenues camouflages travaillées et des combinaisons ethniques.

Derniers jours pour vous plonger dans l’univers de ce créateur chouchou des français  puisque l'exposition se termine le 3 août. Attention, il y a beaucoup de monde quel que soit le créneau horaire de visite choisi.