23 octobre 2014

Samba


Après l'incroyable succès d'Intouchables, Eric Toledano et Olivier Nakache reviennent sur grand écran avec Samba.

Samba (Omar Sy) vit et travaille en France depuis 10 ans, c'est un immigré en provenance du Sénégal. Il se retrouve dans un centre de rétention qui va juger de sa situation irrégulière sur le territoire français, sachant qu'il a pour sa seule famille en France un oncle avec qui il vit. Il va alors faire la connaissance de Manu et Alice (respectivement Izïa Higelin et Charlotte Gainsbourg) qui travaillent dans une association qui aide les personnes dans la même situation que Samba. En fait, Alice est une cadre qui a fait un burn out professionnel et se reconstruit en donnant de son temps à cette association. Elle est bénévole et débutante, épaulée par Manu qui est plus expérimentée. Samba va être aidé par ces jeunes femmes et se rapprocher d'Alice. Il va également rencontrer Wilson (Tahar Rahim), un brésilien avec qui il va travailler lors de différentes missions d'intérim.

Malgré le sujet dramatique, les réalisateurs parviennent à apporter au film une certaine légèreté et une drôlerie, comme "le striptease Coca Cola" qu'improvise Wilson en tant que laveur de vitres sur une tour de la Défense ou quand une personne aidée par l'association explique qu'elle est venue des Canaries en bus alors que des océans le séparent de la France ; les scènes de traduction et de barrière des langues qui ne facilitent pas le travail de l'association font également sourire.

Omar est convaincant dans le rôle de Samba, il est omniprésent dans le film. On va suivre son parcours, ses galères, ses combines et son rapprochement avec le personnage d'Alice. Charlotte Gainsbourg joue à merveille la cadre blessée, fragile et stressée qui tente de se reconstruire après un pétage de plomb professionnel.
Izïa Higelin apporte tout son dynamisme et sa verve à son personnage impliquée dans le social, tandis que Tahar Rahim trouve une fois n'est pas coutume un rôle solaire et souriant.
A noter que les deux réalisateurs font un caméo dans le film.

J'ai trouvé ce film plutôt réussi, mais je n'y ai pas trouvé la même étincelle que dans Intouchables qui m'avait réellement conquise par l'originalité de son histoire et les émotions véhiculées par la rencontre et les échanges des deux personnages principaux.
J'ai parfois regretté certaines répétitions, même si cela permet d’insister sur les nombreuses galères des personnes en situation irrégulière.

16 octobre 2014

Gone Girl

Je suis fan du travail de David Fincher qui m'a fascinée avec ses films précédents : the Social Network, Fight Club, Seven, Zodiac, ... J'avais fondé beaucoup d'espoir depuis quelques mois dans son dernier opus Gone Girl. Il est adapté du best seller Les apparences de Gillian Flynn qui a également signé le scénario du film, ce qui est généralement un gage de qualité.

Amy Dunne (Rosamund Pike) disparaît le jour de son cinquième anniversaire de mariage avec Nick (Ben Affleck). Très vite, les soupçons de l'enquêtrice de la police vont s'orienter vers ce mari. Il va se rapprocher de sa sœur jumelle Margo pendant cette période difficile pour faire face aux salves de la police, les apparences étant contre lui dans les jours suivant sa disparition ...

Rosamund Pike, actrice britannique, trouve enfin un rôle à la mesure de son talent. Je l'avais repérée dans le film Jack Reacher avec Tom Cruise sorti en 2012. Elle est le personnage principal même si c'est elle qui disparaît. Sa voix est vraiment fascinante, très posée et maîtrisée.

Je ne suis pas une grande fan en général de Ben Affleck en tant qu'acteur, je préfère son travail en tant que réalisateur ou scénariste avec Matt Damon. Il est à sa place dans le film, alternant le rôle du mari modèle et celui que l'on soupçonne.

Neil Patrick Harris, sorti de How I Met Your Mother, joue un des ex de Amy. On prend plaisir à la retrouver sur grand écran.

Les autres rôles sont crédibles, à l'instar de Tyler Perry, qui incarne l'avocat de Nick.

C'est un thriller déroutant qui alterne les flashbacks et les changements de points de vue de manière très astucieuse. Les 2h30 tiennent le spectateur en haleine : on ne les voit pas passer, pris par le récit à deux voix, même si la toute fin peut laisser un goût d'inachevé. David Fincher a réussi à maintenir le suspense, grâce à des acteurs très convaincants et une mise en scène habile. Je conseille vivement ce thriller qui multiplie les faux-semblants.

2 octobre 2014

Saint Laurent


C'est maintenant au tour de Bertrand Bonello (qui avait précédemment réalisé l'Apollonide - souvenirs de la maison close) de nous livrer sa version et vision de Saint Laurent, après le film de Jalil Lespert sorti en début d’année 2014.

C'est Gaspard Ulliel qui incarne cette fois le créateur. Il est impressionnant de ressemblance avec Yves Saint Laurent. Il avait déjà failli l'incarner dans un film de Gus Van Sant mais le projet n'avait pas vu le jour. Gaspard Ulliel a mis du temps à trouver sa voix : il l'a maîtrisée au premier jour de tournage. Les coiffures, la silhouette, les mimiques sont plus vraies que nature, encore plus qu'avec Pierre Niney.
Le film est centré sur la période de 1967 à 1976. Helmut Berger l'incarne à l'écran pour les dernières années de sa vie, il est décédé en 2008.

Ses muses, Betty Catroux et Loulou de la Falaise, sont respectivement incarnées par le mannequin Aymeline Valade et Léa Seydoux.

C'est Jérémie Renier qui incarne Pierre Bergé, le compagnon et financier de l'entreprise, qui gérait leur collection d’œuvres d'art, tandis que Louis Garrel est avec délectation Jacques de Bascher, l'amant d'Yves, qui était avec Karl Lagerfeld.

La musique joue une grande place dans le film, notamment lors de scènes de nuit dans les clubs branchés de l'époque.

On voit la création de collection, malgré les addictions au tabac, à l'alcool, aux drogues.
On se rend compte également de sa dureté : quand une couturière de l'atelier lui annonce qu'elle est enceinte et doit avorter, il lui donne de l'argent, mais il demande ensuite au chef de l'atelier de la licencier.
C'était un génie de la mode, qui avait un sens du style unique. Il a par exemple créé le tailleur pantalon pour femme, c'est un grand couturier qui a laissé un héritage à son art.

Le film dure 2h30 mais on ne les voit pas passer, porté par la narration chronologique. Il  a été choisi pour représenter la France aux prochains oscars.