24 janvier 2016

Carol


Carol est un film de Todd Haynes, réalisateur notamment de Velvet Goldmine et de la série Mildred Pierce avec Kate Winslet. J'avais envie de le voir depuis sa présentation au dernier Festival de Cannes, pour ses deux actrices principales : Cate Blanchett et Rooney Mara. Cette dernière y a été auréolée du prix de la meilleure actrice, ex æquo avec Emmanuelle Bercot pour le film Mon Roi de Maïwenn dont j'avais écrit une critique en novembre dernier.

Basé sur une nouvelle de Patricia Highsmith - publiée sous un nom d’emprunt pour éviter la censure de l'époque - ce film ne m'a pas déçue, malgré l'attente.
Cate Blanchett est fascinante dans le rôle de Carol. Oscarisée pour Blue Jasmine de Woody Allen, les tenues des années 40 lui vont à merveille, telle une héroïne hichtcockienne, toute en élégance et féminité.
Rooney Mara, dont je suis les choix de films avec attention depuis son rôle dans The Social Network, évolue dans ce film, d'un personnage discret et effacé à une femme émancipée. Cette transformation est renforcée dans le film par le montage qui fait une boucle temporelle : la première scène est proposée de nouveau en fin de film, avec un autre éclairage pour le spectateur.

Soutenu par de bons seconds rôles (Kyle Chandler est le mari de Carol et Sarah Paulson son ex et amie d'enfance), ce film dégage une ambiance propre aux années 40, au travers de décors et de costumes magnifiques. Il met en scène deux belles et grandes actrices au service de la dénonciation du tabou de l'homosexualitéminine à cette époque.

17 janvier 2016

The Big Short



The Big Short - en français le Casse du siècle - est un film d'Adam Mc Kay qui réunit un casting masculin digne d'Ocean's Eleven. On y retrouve Christian Bale (méconnaissable en nerd avec un oeil de verre), Steve Carell, Ryan Gosling (teint en brun) et Brad Pitt (en disciple senior de la finance). Et côté féminin, à noter la présence de Melissa Leo et Marisa Tomei.
C'est l'histoire de quelques marginaux qui vont miser contre le marché et prendre d'énormes risques financiers en espérant qu'ils vont finalement payer, ce qui va aboutir à la crise des subprimes.

C'est parfois très complexe en terme de jargon financier, très obscur pour les non initiés, à la manière du film Trader avec Ewan McGregor, sorti en 1999, sur le scandale de la banque Baring.
Un parti pris du réalisateur de cette comédie consiste à expliciter les passages financiers techniques à l'aide de célébrités sexy, comme Margot Robbie - la blonde incendiaire vue dans Le Loup de Wall Street - qui présente les fonctionnement des marchés depuis son bain moussant ou encore Selena Gomez accoudée à une table de black jack. Elles servent à démystifier les montages financiers, avec une bonne dose d'humour.

Un film plutôt réussi, classique, malgré quelques longueurs et complexités. Je suis surprise de voir qu'il vient de recevoir 5 nominations aux prochains Oscars : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur second rôle masculin, meilleur montage et meilleur scénario adapté.
Je trouve que celle pour Christian Bale est justifiée, mais suis sceptique face aux autres et notamment le graal de meilleur film de l'année.

10 janvier 2016

Singin' in the Rain


Le théâtre du Châtelet propose du 22 décembre 2015 au 15 janvier 2016 la comédie musicale Singin' in the Rain.  

Pour ceux qui ne connaîtraient pas le film de Stanley Donen avec Gene Kelly, le spectacle raconte le début du cinéma parlant. Don Lockwood et Lina Lamont sont des acteurs stars du cinéma muet. C'est alors que le premier film parlant The Jazz Singer rencontre un grand succès. Après l'échec d'un nouveau film muet, le studio de Don va décider à son tour de produire et tourner des films parlants qui semblent être l'avenir du cinéma et ce qu'attend désormais le public. Le problème est que Lina a une voix haut perchée peu agréable pour les spectateurs et s'avère être une piètre comédienne. Ils vont alors élaborer un stratagème pour doubler les dialogues de Lina à son insu, grâce au talent de la jeune comédienne Kathy Selden dont le charme fait succomber Lon et la complicité de Cosmo Brown, l'ami d'enfance de Lon...

C'est une merveille, un spectacle grandiose, époustouflant ! Les décors sont splendides. Les artistes de la troupe présents sur scène savent tout faire : chanter, jouer la comédie, danser, faire des claquettes... c'est de l'entertainment pur ! 
Il y a beaucoup d'humour, apporté soit par la comédienne qui incarne Lina et sa voix discordante ou par Cosmo Brown, un excellent second rôle. Certaines scènes sont vraiment très drôles grâce à ces deux artistes.
Les airs sont connus, pas uniquement le morceau éponyme, dont le tableau est très réussi sous la pluie, juste avant l'entracte. 
Le spectacle est présenté en VO surtitrée : c'est Broadway à Paris ! Le public est enthousiaste durant les 2h40 de spectacle. 

Il reste quelques jours (et peut-être quelques places) pour profiter de ce spectacle très réussi. Allez au Châtelet, tous au spectacle, Paris est une fête !