28 avril 2019

Van Gogh La nuit étoilée


Après une première exposition consacrée à Gustav Klimt qui a attirée un nombre record de visiteurs (fait d'autant plus remarquable pour un nouveau lieu parisien), L’Atelier des Lumières propose désormais une mise en perspective des peintures de Van Gogh intitulée La nuit étoilée.

Cette exposition immersive d'une trentaine de minutes constitue le programme long actuel. Il permet d'apprécier une mise en images des œuvres ayant pour décor la Provence (Arles et Saint-Rémy-de-Provence) et les paysages du sud (les oliviers, les cyprès, le Champ de blé et Les tournesols), mais aussi Paris (d'Asnières à Montmartre). Il se conclut par des autoportraits du peintre.

Le programme court consacré au Japon rêvé, images du monde flottant anime des visuels typiques de l'histoire et de la culture du pays. Il s'agit notamment de maisons traditionnelles, de samouraïs, de lanternes de papier qui s'envolent par milliers dans le ciel nocturne (un moment magique !) ou encore de La grande vague de Kanagawa d'Hokusai qui déferle sur les écrans géants à 360 degrés.

J'ai apprécié cette exposition mais moins que la précédente. Il est indéniable que l'effet de découverte et de surprise liée à cette expérience particulière n'est plus là et y joue une grande part. Mais, pas seulement : j'ai trouvé également que la mise en images des œuvres de Van Gogh était moins réussie que celles de Klimt, l'enchaînement est moins rythmé et l'agencement des visuels moins réussi. Au final, j'ai trouvé des longueurs dans ce programme, accentuées par le fait d'être debout, le nombre de places assises étant toujours très limité. En revanche, la musique est toujours très agréable. J'ai largement préféré le programme nippon qui est plus rythmé et dont la scénographie et les images m'ont davantage plu et même enthousiasmé. 
 

17 avril 2019

Mon inconnue


Mon inconnue est un film d'Hugo Gélin, avec François Civil, Joséphine Japy et Benjamin Lavernhe.

Raphaël & Olivia (François Civil & Joséphine Japy) se rencontrent sur les bancs du lycée. Ils sont heureux ensemble et se marient rapidement. Raphaël devient un auteur de livres de science-fiction à succès, tandis qu'Olivia s'efface professionnellement derrière lui. Après dix ans de vie commune, le succès lui monte à la tête et il se dispute avec Olivia. Il se réveille alors dans un monde parallèle dans lequel sa femme est devenue Olivia Marigny, une célèbre pianiste, qui ne le connaît pas. Raphaël, aidé de son ami Félix, va tout mettre en œuvre pour retourner dans sa vie d'avant auprès d'Olivia...

J'avais bien aimé l'un des films précédents de ce réalisateur, l'émouvant Comme des frères, avec Mélanie Thierry et les trois hommes de sa vie : François-Xavier Demaison, Nicolas Duvauchelle et Pierre Niney.

2019 est l’année François Civil au cinéma ! On a pu le voir précédemment dans Celle que vous croyez avec Juliette Binoche et dans Le chant du loup. Je l'avais découvert dans Five puis dans Ce qui nous lie de Cédric Klapisch, qu'il a retrouvé dans Quelqu'un quelque part qui sortira en septembre.

Joséphine Japy est l'une des rares actrices françaises de cette jeune génération que j'apprécie vraiment, tout comme Ana Girardot et Alice Isaaz notamment.

Benjamin Lavernhe est Félix, le meilleur ami de Raphaël dans les deux mondes. Je l'avais vu dans les Fourberies de Scapin à La Comédie Française et dans Le sens de la fête d'Eric Toledano & Olivier Nakache, dans lequel il incarnait le mari imbuvable. Il peut tout jouer, ici dans un registre comique, avec beaucoup de subtilités dans son interprétation. Les dialogues entre Raphaël et lui font mouche et rire aux éclats !

Il y a peu de personnages dans ce film. On va à l’essentiel, d'où une comédie très rythmée. A noter la présence d’Édith Scob qui campe l'adorable grand-mère d'Olivia.

J'ai toujours aimé les films avec des boucles temporelles. Ce film y rend hommage de façon délibérée, que ce soit à la trilogie Retour vers le futur de Robert Zemeckis (le tableau avec des lignes temporelles à la craie rappelle une scène du premier opus), Un jour sans fin avec Bill Murray et la fameuse marmotte réalisé par Harold Ramis (à qui le personnage de Raphaël Ramisse doit son nom !) ou encore Big avec Tom Hanks.

Les scènes de science-fiction issues de l'imagination de l'écrivain Raphaël, avec les héros Zoltan & Shadow, sont très réussies et divertissantes.

David Foenkinos, l'un de mes auteurs préférés, a collaboré au scénario initial. 
 
C'est une très bonne comédie française et c'est assez rare pour le souligner. Elle est portée par des acteurs convaincants. Il n'y a aucun temps mort durant ces deux heures. Le film est très drôle : les répliques fusent, elles sont très bien écrites et ciselées. Cela fonctionne bien car les deux duos ont une importance équivalente dans l'intrigue : d'une part, Raphaël et Olivia pour l'aspect romantique du film principalement et, d'autre part, Raphaël et Félix pour son pendant comique.

10 avril 2019

Ma vie avec John F. Donovan


Ma vie avec John F. Donovan (en version originale The Death and Life of John F. Donovan) est le premier film américain de Xavier Dolan. C'est déjà son septième film à seulement 30 ans. 

Le jeune Rupert vit avec sa mère. Isolé et solitaire, Rupert commence à écrire à l'acteur dont il est fan John F. Donovan, star de la série fantastique Hellsome High. Ils vont entretenir une correspondance, restée secrète pendant de nombreuses années. La révélation de ces échanges va avoir de lourdes conséquences et bouleverser leurs entourages respectifs.

Rupert est incarné à l'âge de 11 ans par Jacob Tremblay, puis à 21 ans par Ben Schnetzer (acteur vu dans la série télévisée La vérité sur l'affaire Harry Quebert).
Jacob Tremblay est un acteur incroyable. Révélé dans Room en 2016, avec l'oscarisée Brie Larson, confirme son énorme potentiel. Il est à la fois un fan hystérique devant sa télévision, un adolescent chahuté à l'école, un jeune acteur désireux de courir les castings et un fils qui a des difficultés de communication avec sa mère.
Il est dans ce film le double de Xavier Dolan. En effet, l'adolescent québécois avait l'habitude de contacter des acteurs : il a par exemple écrit à Leonardo di Caprio, après avoir vu 5 fois au cinéma Titanic de James Cameron !

J'ai rarement vu Kit Harington jouer au cinéma et je ne regarde pas la série Game of Thrones. Je n'avais donc pas d'avis préalable sur ses performances d'acteur. Il m'a convaincu dans ce rôle, je l'ai trouvé juste dans la retenue de ses émotions. Il campe un personnage qui n'est pas prêt à assumer son homosexualité dans le milieu du cinéma où il travaille. Il dit lui-même "je ne peux pas me le permettre". La question soulevée est : peut-on mentir aux autres mais surtout se sentir à soi-même ? Le fait de se voiler la face remet en cause sa légitimité professionnelle, vis-à-vis des autres mais aussi son estime de lui-même. Et plus largement les thèmes abordés sont : que doit révéler un acteur sur sa vie personnelle ? Où se situe la frontière entre vie privée et vie publique pour une star ?

La bande originale, très pop des années 2000, colle à l'époque du film. Elle est encore une fois signée Gabriel Yared. Elle regorge de sens, par exemple quand le tube Don't let me get me de Pink retentit sur ces paroles "LA told me, you'll be a pop star, all you have to change is everything you are", ce qui est la problématique de John F. Donovan.

Les seconds rôles sont féminins : Natalie Portman incarne la mère du jeune Rupert, Susan Sarandon la mère de John, Katie Bates son agent et Thandie Newton la journaliste qui interviewe Rupert adulte. 

Il y a toujours une mise en scène originale, comme la façon de filmer le coup de poing de John dans le mur chez sa mère ou les travellings de la ville de New York vus du ciel. Le film y a été tourné ainsi qu'à Montréal, Londres et Prague.
 
Après le choc Mommy qui était un drame bouleversant (et ma plus grande claque à ce jour de ce réalisateur) & Juste la fin du monde, dont l'atmosphère instillait le malaise de bout en bout, ce nouveau film m'a beaucoup plu. J'y ai décelé beaucoup de sincérité et d'honnêteté. J'ai aimé les personnages masculins, moins les personnages féminins, malgré deux histoires d'amour mère-fils différentes et très touchantes. Et le dernier plan ne m'a pas convaincue.

Son prochain film Matt et Max est déjà tourné. Sera-t-il dévoilé au prochain festival de Cannes, alors qu'il a développé un lien très fort avec la croisette ? A suivre.