5 mars 2015

Timbuktu


Timbuktu est le grand gagnant des César 2015 ! Il a remporté 7 César : Meilleur film, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario original, Meilleur montage, Meilleure musique, Meilleur son et Meilleure photographie.
Il a également été nommé aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger - représentant donc la Mauritanie pour la première fois à cette cérémonie - mais c'est Ida, le film polonais, qui a gagné.

Abderrahmane Sissako est le réalisateur de Timbuktu, connu notamment pour le film Bamako sorti en 2006.
Le film raconte la vie dans un village, sous le joug des islamistes, qui font irruption au milieu des campements et des troupeaux de bêtes.

Plusieurs scènes du film comportent des traductions des échanges et font appel à des interprètes : cela met en avant le grand nombre de dialectes et les échanges complexes entre différentes tribus.

Le film comporte des scènes très dures : je retiens notamment des lapidations ou des femmes mariées de force.
Le film insiste sur l'absence de liberté et le ridicule de certaines lois mises en place par les fanatiques islamistes : une femme est obligée de porter des gants pour cacher ses mains qui sont jugées indécentes alors qu'elle vend du poisson sur le marché et a besoin d'avoir ses mains nues pour travailler.

Certaines scènes très fortes et marquantes sont réservées à un public averti : par exemple, une femme est condamnée parce qu'elle a chanté chez elle avec des amis alors que c'est interdit. Elle est fouettée en place publique mais se met à chanter, les larmes coulant le long de ses joues. C'est la scène qui m'a le plus touchée. Visuellement et émotionnellement, c'est très fort et riche de sens sur la privation des droits individuels et comment se sentir toujours libre malgré les fanatismes.

Il y a beaucoup de poésie face aux lois de la police islamique. Je retiendrai également la scène dans laquelle des enfants jouent au football sans ballon, mimant les passes et les buts, c'est fort symboliquement.

Le film prend son temps, il suit un rythme particulier.

C'est un film essentiel dans la mesure où, dans cette époque marquée par le fanatisme de certains extrémistes, il met en lumière les choix de vie pour préserver ses libertés individuelles, même sous la dictature.
Il comporte de très beaux plans, par exemple des plans nocturnes de toute beauté ou encore des silhouettes évoluant sur les dunes. Le César de la meilleure photographie trouve tout son sens.
En revanche, je n'aurai pas donné tous ces César à ce film, notamment le prix du Meilleur montage n'est pas vraiment justifié à mon avis.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire