3 novembre 2019

Joker


Joker de Todd Phillips, avec Joaquin Phoenix dans le rôle titre, a reçu le Lion d'Or à la Mostra de Venise.

Été 1979, la ville de Gotham City est rongée par la misère, le c
limat est insurrectionnel, la violence gronde. Arthur Fleck (Joaquin Phoenix) vit avec sa mère dans un appartement miteux et sordide. Il exerce la fonction de clown, est régulièrement agressé dans la rue. Il aspire à une carrière d'humoriste dans le stand-up. Le film relate le parcours de celui qui deviendra le Joker.

Après Jack Nicholson dans Batman de Tim Burton (sorti en 1989), Heath Ledger dans The dark knight de Christopher Nolan (2012) et Jared Leto dans Suicide squad de David Ayer (2016), c'est au tour de Joaquin Phoenix d'incarner le personnage de DC Comics dans un prequel scénarisé par Todd Phillips et Scott Silver.
Joaquin Phoenix, d'une maigreur cadavérique, réussit à transcrire de bout en bout le malaise et la folie du personnage, qui ne sait pas comment se comporter en société, notamment via son rire très singulier à contre-emploi.
Les scènes de danse sont fascinantes, par exemple celles dans les escaliers. Joaquin Phoenix s'approprie alors l'espace et se déploie : il s'empare de la scène, que ce soit les rues de Gotham ou le lieu clos de son appartement.

Une magnifique scène survient vers la fin du film : sur le capot d'une voiture de police, le personnage du Joker jaillit pleinement quand il se façonne avec du sang la bouche rouge en virgule remontante caractéristique du personnage.

Le réalisateur est connu jusque-là pour des comédies, dont la trilogie Very bad trip (Hangover en version originale) avec Bradley Cooper qui est coproducteur du film Joker. A contrario, Joker est un drame hyper violent, il n'y a plus aucun espoir dans Gotham City, alors que le futur Batman Bruce Wayne n'est encore qu'un enfant. C'est sombre, noir, à l'exception des costumes bigarrés du Joker, vêtu d'un tailleur rouge brique, d'un veston moutarde, affublé de cheveux teints en vert, le visage barbouillé de maquillage coloré.

Le film fait écho à Taxi Driver de Martin Scorsese sorti en 1976, avec Robert de Niro dans le rôle de Travis Bickle. L'acteur anime ici le Murray Flankin tonight show, une émission télévisée populaire, dans laquelle Arthur Fleck rêve d'être invité en tant qu'humoriste.

La bande originale est formidable, notamment la chanson That's life de Franck Sinatra qui retentit dans la scène finale.

Au vu des critiques dithyrambiques, je m’attendais à être scotchée par le film dans son entièreté, mais je suis ressortie avec quelques réserves relatives à des répétitions et longueurs. En revanche, j'ai trouvé Joaquin Phoenix magistral et époustouflant. Son interprétation est brillante dans la noirceur, il m'a subjuguée. Dans la course aux Oscars 2020, il se taille une place de choix et s'impose comme favori.
 

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