8 mars 2020

Le cas Richard Jewell

   

Le cas Richard Jewell est le 40e film de Clint Eastwood.

Lors des Jeux olympiques d'Atlanta en 1996, Richard Jewell (Paul Walter Hauser), un agent de sécurité, repère un sac abandonné durant un concert. Sans sa vigilance, le bilan de l’explosion de cette bombe aurait était bien pire. Héros instantané pour l'Amérique toute entière, son passé va rapidement faire de lui le suspect idéal aux yeux de Tom Shaw (Jon Hamm) du FBI. Seuls son avocat Watson Bryant (Sam Rockwell) et sa mère Bobi Jewell (Kathy Bates) le soutiendront face à ces accusations à sens unique.

A 89 ans, Clint Eastwood réalise un nouveau film inspiré d'une histoire vraie, après les récents Sully et 5h17 pour Paris. L'un des atouts de ce film repose sur le déroulement des faits qui est hallucinant et le rouleau compresseur que peut être la justice. Ce film est construit sur un récit linéaire, avec peu d’originalité dans la mise en scène.

Mais ce film vaut surtout pour ces brillants acteurs principaux :
- Paul Walter Hauser, que Clint Eastwood a repéré dans une série, est phénoménal. Il est  convaincant dans ce premier grand rôle titre. Son personnage se voit d'égal à égal avec les agents des forces de l'ordre. Il semble crédule, alors qu'il risque la peine capitale sans avoir l'air d'en avoir pleinement conscience.
- Sam Rockwell, que j'avais déjà adoré en février en nazi dans le film Jojo rabbit de Taika Waititi, joue un avocat de seconde zone, humain et fidèle à son ami Richard Jewell, étant le seul homme de loi qu'il connaisse. Il apporte beaucoup à l'humour du film, en hallucinant à chaque réaction de Richard Jewell qui se montre trop coopératif avec les enquêteurs du FBI.
- Kathy Bates incarne une mère aimante, qui vit avec son fils et en prend soi. Elle est dépassée par la tornade médiatique et judiciaire qui s'abat sur lui.
- Jon Hamm est un enquêteur du FBI obstiné. Il veut faire plier le coupable idéal de cet attentat, quitte à flirter avec la loi, en abusant de la candeur de l'accusé.

En revanche, le personnage incarné par Olivia Wilde, une journaliste avide de scoops, est caricatural : elle se réjouit de l'attentat car cela va lui permettre d'être célèbre en publiant un article à sensation. Elle semble dépourvue d'émotion et son virage à 180 degrés ensuite frôle le ridicule.

L'affiche promet "Un grand Clint Eastwood". Pour moi, Le cas Richard Jewell est "un bon Clint Eastwood" et un film réussi.