31 mars 2017

Moonlight


Moonlight de Barry Jenkins a remporté l'Oscar du meilleur film 2017. Ce film retrace le parcours et l'évolution de Chiron à trois périodes clés de sa vie.

Tout d'abord, enfant alors qu'il est surnommé "Little" par ses camarades de classe qui se moquent de lui, de son côté gringalet. Il grandit dans une banlieue désargentée de Miami, auprès de sa mère absente, accro aux drogues. Il trouve refuge et réconfort auprès de Juan, un dealer du quartier et de sa douce compagne Teresa.
On le découvre ensuite adolescent, mal dans sa peau, toujours raillé à l'école, désormais au lycée, à l'âge des premières expériences, notamment sexuelles.
Enfin, il est devenu adulte : le jeune gringalet, s'est transformé en un homme musculeux, une copie conforme de Juan, aussi bien dans le look que dans l'occupation de dealer, qui a quitté Miami pour Atlanta.

Ce qui est remarquable dans ce film, c'est la justesse des 3 acteurs qui incarnent successivement Chiron, ainsi que l’ensemble du casting.Le thème musical est magnifique et sert l'histoire, par exemple, lors de la très belle scène dans laquelle Juan apprend au jeune Chiron à nager.La réalisation est également très inventive et variée par les déplacements de caméra : elle est parfois très proche des personnages, parfois en mouvement rapide. L'explication du titre de Moonlight est donnée dans une jolie scène sur la plage.
 
Contrairement à son concurrent aux Oscars La La Land qui est très édulcoré, c'est un film marquant, les propos du film sont forts. Il traite principalement du mal-être d'un homme tout au long de sa vie. La dernière scène et les tous derniers mots prononcés sont particulièrement émouvants. Ce film est à la fois simple et universel, une véritable réussite.

19 mars 2017

Un animal de compagnie


Un animal de compagnie est la nouvelle pièce de Francis Veber, après Cher Trésor avec Gérard Jugnot.

Henri, journaliste, vit avec Christine, décoratrice, son épouse depuis 20 ans. Ils n'ont pas eu d'enfant ensemble. Elle lui demande alors de lui offrir un yorkshire, et lui, pour se venger, lui offre en retour un poisson rouge ! Cet animal de compagnie, le préféré des français d'après un récent sondage, va semer la zizanie dans leur couple...

Stéphane Freiss est très à l'avantage dans cette pièce, dans un rôle comique. Les 4 acteurs sur scène sont talentueux. C'est Gérard Jugnot qui double la voix du poisson rouge et c'est très réussi ! L'histoire est originale et les quiproquos font rire le public, avec des répliques écrites par l'auteur du Dîner de cons.

C'est une pièce originale, dans la veine des comédies de Francis Veber. J'ai toutefois préféré la pièce précédente Cher trésor que je trouvais plus réussie dans ses enchainements de situations comiques. A voir au Théâtre des Nouveautés jusqu'au 30 avril.

12 mars 2017

De plus belle

De plus belle est un film de Anne-Gaëlle Daval, avec Florence Foresti et Mathieu Kassovitz. Lucie (Florence Foresti), qui est en rémission d'un cancer du sein, rencontre le séduisant Clovis (Mathieu Kassovitz) en discothèque, alors qu'elle n'est pas d'humeur à sourire à la vie. Cela va être le déclencheur pour Lucie d'un retour à l'estime de soi, s'aimer soi-même pour pouvoir aimer les autres.

C'est un film original et touchant. J'avais beaucoup entendu dire que la performance de Florence Foresti en tant qu'actrice était très réussie. De mon côté, c'est plus le film dans sa globalité qui m'a touché, les thèmes abordés et la façon dont ils sont traités par la scénariste/réalisatrice - le rapport à la féminité, la reconstruction et le retour à la vie et à l'amour après une maladie, la place de chacun au sein de sa famille - et l'ensemble du casting :
- Clovis est un séducteur avec des hobbys déroutants,
- J'ai beaucoup aimé la présence de Nicole Garcia (Dalila) qui coache Florence Foresti pour appréhender de nouveau la séduction, ses répliques sont de vraies philosophie de vie,
- Le frère de Lucie (Michael Cohen) qui est médecin, apporte beaucoup de drôlerie au film par ses répliques,
- Olivia Bonamy incarne sa sœur, discrète, qu'on apprécie de découvrir au fur à mesure de l'histoire,
- la mère (Josée Drevon), autoritaire et sèche, qui devient touchante au final,
- il y a aussi la fille de Lucie, une adolescente qui n'hésite pas à affirmer sa singularité pendant cette période de première fois et d'expérimentation.
 
C'est une jolie comédie dramatique, tournée dans les paysages de la région lyonnaise, avec une sensibilité certaine et une note d’optimisme, qui m'a plu.