26 septembre 2016

14 000 raisons d'être heureux


Pour le 150e article de mon blog, voici un feel-good book pour la rentrée : 14 000 raisons d'être heureux de Barbara Ann Kipfer, à la fois lexicographe, docteur en linguistique et en archéologie et professeur de méditation.

A la manière de La première gorgée de bière de Philippe Delerm en version XXL, ce livre compile 14 000 petits bonheurs : en un mot ou un une phrase, sont décrits des situations, produits, objets, moments... qui font écho à nos souvenirs personnels et font mouche.
Les raisons d'être heureux s’enchaînent, sans aucun lien, et ce fouillis apparent est finalement assez réjouissant, agrémenté de dessins de Pierre Le Tan.

Dans cet inventaire à la Prévert, je peux citer par exemple :

- quand votre rue est déneigée
- des cours gratuits en ligne, sur pratiquement tous les sujets possibles
- un arc-en-ciel visible d'un bout à l'autre
- la piscine de l'hôtel 
- donner le bon exemple
- les chaussures de bébé 
- du coulis de fruits rouges sur votre glace préférée
- le jeu du petit bac - trouver dans diverses catégories plusieurs mots commençant par la même lettre
- prendre son temps
- les Bisounours
... et 13 990 autres, il y a tellement d'entrées possibles !

A conserver sur sa table de nuit et à feuilleter avant d'aller dormir, tout en pensant à ses 3 kifs de la journée passée.

18 septembre 2016

Un petit boulot


Un petit boulot est le dernier film du regretté Pascal Chaumeil, réalisateur du film à succès de 2010 L'Arnacœur, avec Romain Duris et Vanessa Paradis, et de l'inégal Un plan parfait, avec Dany Boon et Diane Kruger.

Au début du film cela ne va pas fort pour Jacques Corsan alias Romain Duris : l'usine où il travaillait a fermé, sa copine l'a quitté, il a du mal à joindre les deux bouts. Gardot (Michel Blanc), un homme véreux de la région, lui propose alors une belle somme d'argent pour tuer sa femme qui lui est infidèle. Jacques accepte et saisit cette opportunité unique de renflouer son compte en banque, mais un engrenage de meurtres va s'enclencher...

Michel Blanc signe scénario, adaptation et dialogues de cette comédie à l'humour noir. Romain Duris est impeccable dans un rôle de tueur à gage qui n'a pas le profil type de la profession : on est loin du professionnalisme de on ! Les autres acteurs apportent beaucoup au film : la toujours lumineuse Alice Belaïdi, Alex Lutz dans un rôle à contre-emploi d'inspecteur de la station service dirigée par le touchant Gustave Kerven, ainsi que Charlie Dupont qui joue Jeff l'ami de longue date de Jacques.

C'est comme si les frères Coen (époque Fargo) avaient rencontré la folie douce belge de Dikkenek : un mélange détonnant ! Ce film est certainement perfectible mais il se distingue par sa singularité, ses dialogues ciselés et son rythme enlevé. C'est suffisamment rare pour une comédie française pour le souligner.
 

11 septembre 2016

Nerve



Nerve est un film signé d'un duo de jeunes réalisateurs, Ariel Schulman & Henry Joost.

Nerve désigne un jeu en ligne qui fait fureur auprès des jeunes. Le principe : des défis sont lancés par l'ensemble des "watchers" (ceux qui regardent le jeu sur leurs smartphones et tablettes) aux "players" (acteurs du jeu), qui tentent de les relever, leur niveau allant crescendo. Un player ne peut refuser un défi, sinon il est éliminé, tout comme en cas d'échec.

Venus, alias Vee (Emma Roberts), est une ado réservée. Contre toute attente, elle s’inscrit comme player dans Nerve. Elle se prend vite au jeu et va faire équipe avec Ian (Dave Franco), un joueur classé dans le Top 10.
Les règles du jeu recèlent de dangereuses limites : les informations personnelles des players, compilées à partir de leurs profils en ligne sur les réseaux sociaux, sont analysées par les concepteurs de Nerve et utilisées contre eux. Ce jeu s'avère être plus dangereux que prévu...

Emma Roberts et Dave Franco sont deux acteurs chamants et assez convaincants. C'est un bon film estival, très rythmé, à destination d'une cible jeune. C'est dans l'ère du temps, la mise en scène visuelle des réseaux sociaux dans un habillage ludique et coloré est réussie. Un divertissement honorable, dont l'action se situe au cœur de New York City.

3 septembre 2016

Toni Erdmann


Toni Erdmann est un film de la réalisatrice allemande Maren Ade. Lors du dernier festival de Cannes où il était présenté en compétition officielle, il avait été souvent cité pour figurer en bonne place du palmarès, voire décrocher la Palme d'or. Il est finalement reparti bredouille.

Ines travaille pour un cabinet de conseil stratégique international. Elle est en mission à Bucarest en Roumanie pour la restructuration d’une entreprise qui implique des reclassements et licenciements. Elle ambitionne d'être mutée à Shanghai. Il semble qu'elle n'ait pas de loisir en dehors de son travail.
Son père débarque dans sa vie cadrée de business woman impliquée. Il fait irruption et s'invente alors un personnage (Toni Erdmann), un homme complètement loufoque, affublé d'une perruque et d'un dentier. Pour vous donner une idée si vous n'avez pas vu d'extrait du film, ce personnage haut en couleurs et fantasque m'a fait penser physiquement à François l'embrouille, le personnage créé par François Damiens pour ses caméras planquées, pour son sans-gêne et son allure peu soignée. 
Comment Ines va réagir face à l'arrivée soudaine de son père ? Va-t-elle en tirer des leçons pour sa propre vie ?

C'est drôle, décalé et loufoque. Un vrai OVNI. On ne voit pas passer les 2h42 que dure le film.
Je n'ai pas ri autant que certains spectateurs présents dans la salle de cinéma mais j'ai trouvé hilarante la dernière demi-heure : on ne verra plus jamais de la même façon les activités de team buildings professionnelles !
L
e final est
touchant. Au début du film, son père demande à Ines si elle est vraiment humaine et heureuse. Elle lui répond par une question à son tour : connait-il les choses
réellement importantes dans la vie ? On aura l'explication à la fin du film.