30 décembre 2014

La famille Bélier



La famille Bélier est une comédie d'Eric Lartigau, réalisateur connu notamment pour le film Prête-moi ta main avec Alain Chabat & Charlotte Gainsbourg.

Le film raconte le parcours de Paula (Louane Emera) qui est lycéenne et se découvre une jolie voix lors de la chorale de l'école. Elle est la seule non sourde au sein de sa famille : ses parents sont joués par François Damiens et Karine Viard (qui ont appris la langue des signes pour ces rôles, tout comme Louane) ainsi que son petit frère (jeune acteur qui est réellement sourd). 

Eric Elmosnino incarne le professeur de musique. Son personnage tout en nonchalance est vraiment drôle et surprenant par ses répliques très directes et son choix exclusif de chansons en provenance du répertoire de Michel Sardou.

Louane, révélée dans l'émission musicale The Voice, joue à merveille l’adolescente qui évolue et grandit au travers de son expérience, notamment musicale. La dernière scène est vraiment très émouvante grâce à l'intensité de sa voix et l'émotion qu'elle parvient à transmettre. Elle a d'ailleurs été prénommée aux prochains César.

Une des affiches du film parle d' "un film à la Billly Elliot". J'aime beaucoup cette comédie anglaise de Stephen Daldry avec Jamie Bell. Je dirai que la comparaison n'est pas galvaudée, même si Billy Elliot est quasiment uniquement centré autour du personnage principal, alors que dans la Famille Bélier, la famille de Paula est très présente et cela contribue d'ailleurs au fait que le film soit réussi. On suit avec plaisir les parents et le frère tout au long du film, en parallèle de l'évolution de Paula. Beaucoup de scènes très drôles proviennent des parents et du fils, tandis que le personnage de Paula joue plus sur la corde sensible du spectateur.

21 décembre 2014

Men, Women & Children


Men, Women and Children est le dernier film de Jason Reitman, le réalisateur notamment de Juno et de In the Air.
L'accroche du film est "Vous connaissez si peu ceux que vous croyez connaître".

Cette comédie dramatique met en scène des adolescents, des parents, des adultes, de la même ville des États-Unis connectés par leur smartphone aux réseaux sociaux, aux sites de rencontre sur Internet, aux jeux vidéos en ligne, etc.

Ainsi, la jeune Brandy (Kaitlyn Dever, vue dans States of Grace plus tôt cette année) est traquée par sa mère (Jennifer Garner, déjà présente dans Juno) qui installe des mouchards dans le portable et sur l'ordinateur de sa fille pour surveiller son activité en ligne. 
Le couple formé par Don & Helen (Adam Sandler & Rosemarie de Witt) s'est éloigné après plusieurs années de mariage : comment rallumer la flamme et le désir physique entre eux ?
Hannah, cheerleader en vue au lycée a des aspirations de gloire : elle rêve de cinéma et d'Hollywood, soutenue par sa mère Donna (Judy Greer) qui ne cesse de la photographier pour son site Internet ...
Ces destins et d'autres connexes vont se croiser autour des problématiques de l’amour qui s'érode, des rencontres, de l'adolescence et son mal-être et surtout du sexe.

Le résultat est plutôt agréable, on ne s'ennuie pas pendant 2 heures, c'est bien rythmé, mais c'est assez prévisible. Au final, ce film chorale m'a un peu déçue.
Les personnages sont plus ou moins construits. Par exemple, le cas de l'adolescente qui était en surpoids et souffre désormais d'anorexie n'est pas très bien traité à mon avis.   
A l'inverse, j'ai particulièrement bien aimé Tim (le craquant Ansel Elgort vu dans Nos étoiles contraires) qui joue le quaterback du lycée en pleine remise en question.
Un autre détail m'a gênée : j'ai vu le film en VO mais tous les textos et messages instantanés qui s'affichent à l'écran (c'est d'ailleurs assez sympa comme idée d'interactions avec le spectateur) sont traduits en VF. C'est dommage de ne pas les voir en VO. Ce choix a certainement été fait à cause du rythme rapide des échanges, mais je le regrette.

14 décembre 2014

Marcel Duchamp au Centre Pompidou


Le Centre Pompidou propose jusqu’au 5 janvier 2015 une exposition autour de Marcel Duchamp intitulée "La peinture, même".

Dans les premières salles de l'exposition, on découvre beaucoup de tableaux de Manet, Matisse, Derain ou encore Cézanne confrontés à ceux de Marcel Duchamp. C'est assez surprenant quand on ne connaît pas toute l’œuvre de Duchamp de voir qu'il a débuté en peignant des tableaux dans le style du fauvisme, de l’impressionnisme, etc. Je connaissais par exemple son détournement de la Joconde présentée sur l'affiche mais je ne savais pas l'importance de la peinture fauviste et impressionniste dans son œuvre. Je m'attendais à voir exposé plus d’œuvres détournées.

Fin 1911, il a rejoint le groupe des cubistes dont il va ensuite dépasser l'esthétique par des toiles qui annoncent une série d’œuvres optiques et cinématographiques des années 1920 dans la veine du futurisme.

Fin 1912, il visite avec Fernand Léger et Constantin Brancusi le salon de l'aéronautique où il va s'extasier sur la perfection formelle d'une hélice d'avion. Il va ensuite dans son Portrait de joueurs d'échec traduire cette mécanique.

Enfin, il élabore des peintures plus abouties comme La Mariée et commence à travailler sur la transparence, ce qui annonce le Grand Verre qui est présenté dans la dernière salle : c'est une installation spectaculaire composée de deux panneaux verticaux dont il existe plusieurs exemplaires dans le monde. Celui-ci a été réalisé à New York entre 1915 et 1923.

Les commentaires de l'exposition visibles dans chacune des salles sont assez obscurs, ils sont certainement dédiés aux initiés de par l'utilisation d'un vocabulaire très spécifique et des phrases très complexes. Cela peut dérouter le visiteur lambda dont je fais partie ! Et ce n'est pas la coutume avec les expos présentées par le Centre Pompidou.

7 décembre 2014

Night Call


Night Call - en VO Nightcrawler - est la première réalisation de Dan Gilroy qui en est aussi le scénariste. Les producteurs de Drive sont à l'origine du film : on y retrouve des courses poursuites et cascades mais en plus rythmé.

On découvre Jake Gyllenhaal au visage émacié dans les rues de Los Angeles. Il incarne Lou Bloom, un jeune sans activité et aux dents longues qui, un soir en rentrant chez lui, tombe sur l'autoroute sur une équipe qui filme une conductrice en train d'être désincarcérée de son véhicule en flammes par des pompiers. Ils vendront cette vidéo à des chaînes d'informations locales, souvent au plus offrant.
Intrigué et séduit par cette opportunité professionnelle, Lou décide de se mettre à son compte en faisant l'acquisition d'une caméra basique pour commencer - à noter la façon particulière dont il obtient les fonds, ce qui en dit long sur la moralité du personnage. Il va rapidement recruter un stagiaire pour faire équipe et l'aider à se repérer dans les rues de LA. Son ambition va rapidement le faire connaître dans ce milieu et le distinguer de ses concurrents directs ...

Jake Gyllenhaal, avec son sourire carnassier, est saisissant. Il apprend vite : par exemple, il demande à être désigné sous le nom Video Production News pour paraître plus professionnel, alors que son effectif se limite à lui et son stagiaire ! Il a un plan de carrière grâce à son expérience de vie et ses connaissances acquises en tant qu'autodidacte.
Il est prêt à tout pour décrocher et filmer un scoop, même de flirter avec la légalité. Il n'a pas de limite, comme le montrera la fin du film.  

Jake Gyllenhaal fait des choix audacieux depuis quelques années, comme dans Prisoners ou Jarhead. Il travaille avec des réalisateurs canadiens, européens et plus uniquement américains. J'attends impatiemment qu'il collabore avec un metteur en scène français, ce qu'il aimerait faire s'il maîtrisait mieux notre langue.

Ce film est l'occasion de retrouver l’actrice Rene Russo, accessoirement épouse du réalisateur, en tant que directrice de l'information d'une chaîne locale qui va collaborer avec Lou. Son personnage est intéressant et montre les attentes du milieu audiovisuel et sa perversité.

C'est un film dense, intense, extrême avec un personnage principal qui est excessif et atteint par la folie par moment. Il est prenant de bout en bout grâce à la performance hallucinante et extrême de Jake Gyllenhaal.