27 avril 2014

Un temps de chien


La pièce Un Temps de Chien qui se joue actuellement au théâtre Montparnasse est un vrai régal.

Les actrices y sont formidables : Pascale Arbillot joue une femme assez triste et solitaire qui va se dévoiler, Mélanie Bernier incarne la jeune gérante d'une boutique de lingerie qui traine un lourd passé, et Valérie Lemercier est une épouse, mère de famille et cadre qui va gentiment péter les plombs ... et c'est réjouissant pour les spectateurs !

Je ne connaissais pas Patrick Catalifo. Il est très convaincant et touchant dans le rôle du gérant du bar dans lequel ces 3 femmes qui ne se connaissaient pas se retrouvent et vont passer un moment ensemble, au départ pour se protéger du mauvais temps à l'extérieur.

Il est rare de voir Valérie Lemercier sur scène. Elle n'avait pas joué au théâtre depuis 24 ans et la pièce de Feydaux Le Fil à la patte. Elle est drôle, déjantée et transmet son énergie sur la scène du théâtre Montparnasse.
 
La pièce est de Brigitte Buc avec qui Valérie Lemercier avait collaboré sur le film Palais Royal. On y retrouve ce ton si particulier, qui se rapproche un peu à mon avis du film Un air de famille de Cédric Klapisch avec Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui. On s'avoue des horreurs mais sur le ton de la comédie. C'est touchant et drôle à la fois.

15 avril 2014

Her


L'intrigue du film se situe dans un futur proche, à Los Angeles.
Theodore Twombly (Joaquin Phoenix) est un homme sensible et solitaire qui travaille dans la société Beautiful Handwritten Letters : il rédige des lettres personnalisées pour ses fidèles clients, nourrit des relations épistolaires comme s'il s'adressait à des proches.
Il a du mal à se remettre de sa séparation avec sa femme Catherine, avec qui la procédure de divorce est en cours.
Her, raconte la relation que Theodore va nouer avec Samantha, un OS (Operating System). En effet, un jour, en passant devant un mur publicitaire digital, il va voir la promotion d'une nouvelle génération d'OS, plus sophistiqués, et capable de devenir de vrais compagnons de vie. 
C'est ainsi que la voix de Samantha (Scarlett Johannson) fait irruption dans sa vie sur des lecteurs miniaturisés à l'extrême.
Au début, elle lui permet de mettre de l'ordre dans sa vie, le fait rire, ils discutent ensemble. Il va peu à peu s'attacher à Samantha, va construire une vraie relation avec elle, de plus en plus intime et même amoureuse.

Joaquin Phoenix est touchant dans le rôle de Theodore. Sa singularité et sa sensibilité crèvent l'écran.
Scarlett Johannson aurait mérité d'être nommée dans la catégorie des meilleures actrices, tant sa voix est tour à tour enjouée, captivante, sensuelle, charmante, énigmatique, complice, ...  Elle a quand même eu un prix d'interprétation décerné à Rome. Je ne sais pas si ce film est diffusé dans certaines salles en VF mais ce serait un sacrilège de passer à côté de la voix originale de Samantha.
Tous les acteurs sont excellents, les deux principaux bien sûr, mais aussi Amy Adams qui joue une amie et voisine de Theodore, Rooney Mara qui joue son ex femme (les flashbacks de leur mariage sont très touchants) et Olivia Wilde qui joue le rôle d'un blind date.

Le film est sous-titré "Une love story de Spike Jonze". Certes, c'est une love story mais particulière. Le réalisateur nous a habitués à des films originaux, avec des tons singuliers, comme Dans la peau de John Malkovich

Le film a reçu l'Oscar du meilleur scénario qui récompense l'originalité de l'histoire ce qui est mérité. J'ai néanmoins trouvé le début de leur relation plus touchante que la deuxième partie du film.

6 avril 2014

Henri Cartier-Bresson


 
Le Centre Pompidou propose une grande rétrospective des œuvres d'Henri Cartier-Bresson, à travers plus de 500 photographies et quelques dessins, peintures et vidéos, présentés dans l’ordre chronologique.
Tout le monde connaît ce photographe qui a accompagné le siècle, dont le nom est synonyme de photographie. Né en 1908, Il nous a quittés il y a 10 ans déjà. La Fondation Henri Cartier-Bresson a été créée en 2003 à Paris.

Il peignait dès son jeune âge dans un style proche de celui de Cézanne. Il a commencé la photographie très tôt également : dans les années 20, il a photographié des vitrines.  Puis, il est parti en Côte d'Ivoire dès 1930 photographier des dockers et des enfants.


Il se rend dans des manifestations, des mouvements sociaux pour en rendre compte au travers d'instants volés. Ses photographies traduisent son engagement politique contre la pauvreté, quand il prend en photo les mendiants et sans abris.

A partir de 1934, il travaille pour le cinéma, au côté de Renoir. Il va également filmer la guerre d’Espagne.

Il fait le choix du photo-reportage en créant la coopérative Magnum Photos, avec notamment Robert Capa. Il voit la photographie comme un témoignage d'une époque.
Il a immortalisé des moments historiques : les funérailles de Gandhi en 1948, la Russie après la mort de Staline en 1954, Cuba après la crise des missiles en 1963, etc.

Sa passion pour la danse - il a épousé une danseuse javanaise - va le conduire à travailler sur l'écriture corporelle.

A partir des années 1970, il se retire de l'agence Magnum et abandonne progressivement le reportage. Sa renommée est internationale, il est une légende vivante.
Il va se rendre au Japon, photographier la contemplation et revenir au dessin.

Une exposition lui a été consacrée au Grand Palais en 1970 et une rétrospective au Musée d'art moderne de la ille de Paris en 1980.

J'ai particulièrement apprécié les nombreux portraits d'Henri Cartier-Bresson, à tous les âges, photographiés par lui-même ou d'autres photographes. J'ai trouvé ces portraits très touchants et plein d'humanité.

J'ai également beaucoup aimé une des citations du photographe :
« Photographier c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur ».
 Il aimait saisir l’instant, les heureux hasards, ce qu'il appelait la notion d’ « instant décisif ». Il fait confiance au hasard pour prendre une photographie, croit en son appareil photo, comme sur cette célèbre photo "Derrière la gare Saint-Lazare" où le reflet du passant apparaît dans la flaque car le photographe a su déclencher l'appareil au bon moment.



L'exposition est très fréquentée. Il vaut mieux de privilégier les nombreuses nocturnes pour la visite. 
Elle va ensuite être présentée à Madrid, Rome puis Mexico.