15 octobre 2019

Ad Astra


Ad Astra (littéralement vers les étoiles) est le 7e long-métrage de James Gray, après Little Odessa, The yards, La nuit nous appartient, Two lovers, The immigrant et The lost city of Z, produit par Brad Pitt, l'acteur principal de ce film.

Dans un futur proche, Roy McBride (Brad Pitt) est astronaute tout comme son père, l'illustre Clifford McBride (Tommy Lee Jones) qui est porté disparu et présumé mort depuis 25 ans lors du projet Lima qui l'a conduit jusqu'à Neptune. Les services gouvernementaux demandent à Roy de se lancer à sa recherche, alors qu'un dérèglement puissant et mystérieux menace la Terre...

Ce film est à voir absolument sur grand écran pour apprécier la réalisation maîtrisée et mûrie en amont. Quel esthétisme de tous les plans ! Par exemple, les réflexions des visages à travers les visières des casques des astronautes sont sublimes. Les effets spéciaux et les scènes d'action sont spectaculaires, à l'image de la course-poursuite de rovers lunaires à couper le souffle. Les décors (par exemple, les salles de repos lunaires) et les costumes (ex : les combinaisons spatiales) sont hyper réalistes, une grande attention est portée aux détails.  A priori cette incursion de James Gray dans la science-fiction pourrait paraître surprenante, au vu de sa filmographie, mais c'est un genre qu'il voulait explorer depuis longtemps.

Brad Pitt incarne un astronaute qui a consacré sa vie aux explorations spatiales. Enfermé dans sa solitude suite à son abandon paternel, il n'exprime pas ses sentiments : comme une machine déshumanisée, son pouls ne varie pas même en cas de chute libre accidentelle. 2019 est son année ! Après Once upon a time in Hollywood de Quentin Tarantino, il excelle cette fois dans un registre très différent, qui permet de mettre en exergue l'étendue de sa palette d'acteur. Il a débuté sa carrière il y a plus de 30 ans, s'est illustré dans des rôles remarquables et remarqués notamment dans L'armée des 12 singes, Fight club, Babel, L'étrange histoire de Benjamin Button et 12 years a slave. J'espère qu'il sera nommé aux Oscars pour au minimum l'un de ces deux derniers rôles ; il pourrait alors se mesurer à la performance de Joaquin Phoenix dans Joker.

Au-delà d'un film de science-fiction, le sujet est beaucoup plus profond : c'est avant tout l'histoire d'amour avortée entre un fils et son père.
Roy le dit lui-même, "un fils pâtit toujours des erreurs de son père". Ce voyage lui permettra de revisiter ses relations paternelle et conjugale avec sa femme (Liv Tyler) qui souffre de la situation actuelle.

Un film qui reste, qui marque et qui laisse une empreinte forte longtemps après le visionnage. Outre son genre science-fiction, la virtuosité des images et la réalisation de James Gray, c'est aussi un film sensible
qui répond à de grandes questions personnelles et existentielles. 

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