Il a été auréolé du prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir à la Mostra de Venise pour son interprétation. Il avait été nommé aux César dans la catégorie Meilleur jeune espoir masculin deux années consécutives : en 2023 pour Le lycéen de Christophe Honoré et en 2024 pour Le règne animal de Thomas Cailley, avec Romain Duris comme père, une révélation et une prestation qui m'avait déjà séduite, malgré le genre science-fiction du film que je n'affectionne pas beaucoup.
Blog culturel - Avis personnels sur les actualités cinéma, exposition, livre, théâtre et spectacle
24 décembre 2024
Leurs enfants après eux
Il a été auréolé du prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir à la Mostra de Venise pour son interprétation. Il avait été nommé aux César dans la catégorie Meilleur jeune espoir masculin deux années consécutives : en 2023 pour Le lycéen de Christophe Honoré et en 2024 pour Le règne animal de Thomas Cailley, avec Romain Duris comme père, une révélation et une prestation qui m'avait déjà séduite, malgré le genre science-fiction du film que je n'affectionne pas beaucoup.
8 décembre 2024
La plus précieuse des marchandises
La plus précieuse des marchandises est un film d'animation de Michel Hazanavicius, d'après le conte éponyme de Jean-Claude Grumberg, co-auteur du film. Il a été présenté en compétition au Festival de Cannes 2024.
Une pauvre bûcheronne qui marche dans la forêt enneigée entend un train de marchandises passer au loin. Elle implore le ciel pour qu'il lui lui apporte une marchandise. Elle est sur le point de repartir chez elle quand elle entend un bébé pleurer à proximité. Elle le ramène à la maison, mais son mari ne va pas accueillir ce nouvel habitant avec le même engouement, lui reprochant d'être un sans-cœur...
C'est le premier film d'animation de Michel Hazanavicius, après notamment la saga OSS 117, The artist, Le redoutable... J'avais déjà pu apprécier la qualité de son trait de crayon lors d'un documentaire sur Canal + qui présentait la création d'un storyboard très détaillé pour l'un de ses films précédents.
Michel Hazanavicius remercie dans le générique de fin Robert Guédiguian "sans qui rien n'aurait été possible". Le réalisateur marseillais avait décliné la proposition d’adapter le livre, déclarant qu'il ne saurait pas faire. Il est co-producteur du film.
Le casting des voix de doublage est formidable :
- le narrateur a la voix douce et familière du regretté Jean-Louis Trintignant,
- Dominique Blanc joue la pauvre bûcheronne,
- Grégory Gadebois le pauvre bûcheron,
- Denis Podalydès est l'homme à la gueule cassée.
La musique d'Alexandre Desplat, tantôt légère et gaie, tantôt sombre et inquiétante, accompagne le conte avec délicatesse.
Le metteur en scène a fait le choix
d'images fixes, comme inanimées, pour les scènes dans les camps et a
recouru au noir et blanc uniquement pour ces passages sombres de
l'Histoire.
J'ai pleuré lors du dernier monologue de Jean-louis Trintignant : il parle de ce qui compte vraiment dans la vie, ça m'a bouleversé. "C'est un film sur la vie" selon son réalisateur et c'est exactement ce que j'ai ressenti. Malgré les scènes difficiles qui n’occultent rien de l'horreur de la guerre, le film est porteur d'espoir, lumineux et beau, traitant des Justes. Ce conte poétique et familial qui dure 1h21 est visible dès l'âge de 10 ans.
A noter qu'il existe une réédition du livre de Jean-Claude Grumberg (parution au Seuil en novembre 2024) comportant des dessins originaux de Michel Hazanavicius, dont certains sont exposés à la Galerie Cinéma jusqu'au 20 décembre.
18 novembre 2024
Swann Périssé dans Calme
Swann Périssé, c'est un concentré d'énergie, un dynamisme qui semble sans faille. Elle ose tout : elle en impose niveau look, avec ses tenues moulantes et flashy en vinyle, parcourt la scène avec une démarche assurée, tout en se moquant d'elle-même, et en portant des bottes imprimé animal.
Elle parle de sa colère et de comment elle essaie de la gérer en ne suivant pas les conseils de son psy. Elle raconte sans filtre des histoires personnelles, parfois de façon trash, flirte avec la folie, par exemple quand elle se fait rire elle-même !
12 novembre 2024
Grace - Jeff Buckley Dances by Benjamin Millepied
Grace est le seul album studio de Jeff Buckley enregistré de son vivant. L'artiste est décédé en 1997 à l'âge de 31 ans d'une noyade accidentelle.
Benjamin Millepied a été séduit par la voix de Jeff Buckley dès la première écoute à New York en 1994. C'est donc le 30e anniversaire de cet album culte et intemporel.
Grace - Jeff Buckley Dances est la première création mondiale du chorégraphe mêlant spectacle musical et danse.
The Grace Company aspire à porter des projets de la scène au cinéma en lien avec la musique et la danse. La troupe de 10 danseurs virevolte sur scène avec grâce, dont David Adrien Freeland qui incarne Jeff Buckley. Les 9 autres interprètes sont à la fois l'expression de ses désirs et de ses peurs, l'apparition de ses amis et de ses amours. Ces danseurs sont polymorphes, transmettent l'émotion avec leurs pas, avec une énergie communicative. Des passages alternent en groupe, en duo et en solo.
L'action se déroule entre 1994 et 1996. Dans les tableaux successifs, on ressent la fragilité de l'artiste.
Le spectacle commence avec Song to the siren, chanson de Tim Buckley, le père de Jeff Buckley.
La version de Calling you de Jeff Buckley, chanson popularisée par le film Bagdad café, est sublime et m'a fait redécouvrir le texte.
L'emblématique Hallelujah, écrit par Leonard Cohen, résonne juste avant l'entracte et embarque les spectateurs.
Le final sur Whole lotta love de Led Zeppelin (qu'il chantait juste avant de se noyer) est dingue !
Tous les textes utilisés dans le spectacle sont de Jeff Buckley. J'ai retenu :
"La musique, c'est 10% d'inspiration, 90% de transpiration."
"L'amour guérit de toutes les blessures, pas seulement le temps."
Un musicien joue de la guitare électrique en live sur certains morceaux.
Un caméraman est présent sur scène. Il réalise des jeux de mise en scène très cinématographiques, des
gros plans diffusés sur l'écran géant ou effectue des plans chorégraphiés, en créant des effets visuels en direct avec beaucoup
d'inventivité, par exemple en jouant à l'image avec le lit présent sur
scène ou avec la fenêtre dans la scénographie.
C'était la première fois que j'assistais à un spectacle à La Seine Musicale. Le lieu est très agréable, la "grande seine" est magistrale et l'acoustique très réussie.
Le spectacle, qui dure 2h45 avec un entracte, est ambitieux, original et très cinématographique.
3 novembre 2024
Le cœur qui bat
27 octobre 2024
L'amour ouf
J'avais très envie de voir L'amour ouf de Gilles Lellouche depuis sa présentation au dernier Festival de Cannes. Je n'ai pas été déçue malgré l'attente !
L'action se situe dans le nord de la France, dans les années 80 (les cabines téléphoniques, les fringues Chevignon et les survets fluos...).
Tout le casting est incroyable : Adèle Exarchopoulos, François Civil, Mallory Wanecque, Malik Frikah, Alain Chabat, Raphaël Quenard, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Jean-Pascal Zadi, Elodie Bouchez, Karim Leklou.
Les 2 duos qui incarnent Jackie et Clotaire sont formidables et ont autant de place dans le film : Mallory Wanecque (révélée par Les pires) & Malik Frikah (un talent brut) à 15 et 17 ans, puis Adèle Exarchopoulos & François Civil à 25 et 28 ans. Elle m'a émue et il m'a même arrachée quelques larmes. Il m'a surpris dans ce registre inhabituel.
La musique originale de Jon Brion est essentielle, que ce soit lors des scènes d'action, de danse (entre Jackie et Clotaire adolescents à la fête du lycée) ou romantiques (quand Jackie écoute Nothing compares 2 U sur son walkman).
La mise en scène est originale mais maîtrisée : Gilles Lellouche sait parfaitement où placer sa caméra et comment la déplacer. Il en résulte des plans de toute beauté (comme le baiser à l'avant de la locomotive entre Jackie et Clotaire adolescents), des points de vue à part et des détails qui impriment la rétine sur grand écran (des scènes d'éclipse tantôt pleine d'espoir, tantôt mélancolique).
J'y vois une énorme déclaration d'amour au cinéma, avec des références multiples : Quentin Tarantino (Boulevard de la mort, Once upon a time in Hollywood), Martin Scorsese, Drive de Nicolas Winding Refn (pour le rythme, la BO très présente et l'histoire d'amour contrariée), West side story, Ken Loach, La haine de Mathieu Kassovitz...
C'est violent, intense durant 2h40 et original. On retrouve le grain de folie de Narco et du Grand bain. L'affiche alternative résume bien le film : c'est "une comédie romantique et musicale ultra violente". Tout est dit ou presque.