25 février 2018

Phantom thread


Phantom thread est un film de Paul Thomas Anderson, avec Daniel Day-Lewis.

A Londres, dans les années 50, Reynolds Woodcock (Daniel Day-Lewis) dirige une maison de mode, avec l'aide précieuse de Cyril, son bras droit. Il habille de ses créations féminines des membres de familles royales ou des stars du cinéma, sa réputation ayant dépassé les frontières de l'Angleterre. Il fait la connaissance de la jeune Alma. Cette dernière va se rapprocher de Reynolds, célibataire endurci, et rentrer dans son intimité, cherchant une place au sein du duo déjà existant. Mais jusqu'où peut aller une femme amoureuse ?
 
La singularité de ce film provient tout d'abord de l'interprétation de Daniel Day-Lewis : il incarne un directeur de maison tiré à quatre épingles, exigeant envers lui-même et envers les autres. Le style semble plus important à ses yeux que ses éphémères partenaires féminines qu'il congédie sans émotion apparente, via Cyril. En tant que spectateur, on adore le détester, trouver ses petites manies insupportables et être offusqué par la façon dont il traite parfois Alma.
Daniel Day-Lewis a déjà reçu 3 fois l'Oscar du meilleur acteur pour Lincoln de Steven Spielberg, There will be blood du même réalisateur Paul Thomas Anderson et My left foot de Jim Sheridan. Ce rôle lui permettra-t-il de décrocher une nouvelle statuette ? C'est probable, mais Gary Oldman dans Les heures sombres pourrait l’emporter.

Le ton de ce film est particulier : le rythme est plutôt lent mais une tension s'installe dans la deuxième partie du film, alors que la place d'Alma s'accentue. Vicky Krieps, dans le rôle d'Alma, est d'abord simple spectatrice du duo en place : quand elle rougit au début, j'ai le sentiment qu’elle était intimidée non par le personnage de Reynolds mais par l'acteur lui-même ! Elle va ensuite vouloir préserver sa place à tout prix, une histoire d’amour singulière portée par un style inimitable : des décors magnifiques, une lumière particulière et la musique classique en fond sonore.
Lesley Manville incarne quant à elle Cyril, un bras droit qui semble sans cœur, un personnage secondaire qui ne manque pas de relief.

Un film aussi élégant que les costumes du film. A voir pour Daniel Day-Lewis et la jeune Vicky Krieps, une révélation face à cet acteur légendaire.

18 février 2018

3 billboards


3 billboards, Les Panneaux de la vengeance - titre original Three billboards outside Ebbing, Missouri - est un film de Martin McDonagh, à qui on doit déjà le polar singulier Bons baisers de Bruges en 2008 avec Colin Farrell.

Jessica Hayes, une adolescente résidant à Ebbing, a été violée et tuée. Elle a disparu sur une route peu fréquentée, à la sortie de la ville. Quelques mois après le drame, sa mère Mildred Hayes (Frances McDormand), décide d'acheter 3 panneaux publicitaires sur cette même route. Elle y interpelle la police via ces affiches et, en particulier, le capitaine Bill Willoughby (Woody Harrelson). Elle lui reproche une enquête au point mort et espère ainsi le faire réagir...

Ce point de départ original annonce un film inclassable, hors-catégorie, qui repose sur un scénario atypique. La seconde force du film c'est son casting incroyable et ses personnages forts :
- Frances McDormand incarne Mildred, une mère prête à tout et même à transgresser la loi pour retrouver les assassins de sa fille. Comme dans Fargo, elle est déroutante et inoubliable. Elle a reçu le Golden Globes de la meilleure actrice dans un drame pour ce rôle. Grande favorite des Oscars, elle est en compétition avec Sally Hawkins (La Forme de l'eau), Margot Robbie (Moi, Tonya), Saoirse Ronan (Lady Bird) et Meryl Streep (Pentagon Papers) ;
- Woody Harrelson, le chef de la police, rongé par un cancer fulgurant ;
- Sam Rockwell, méconnaissable en flic attardé et raciste, qui vit avec sa mère ;
- Lucas Hedges, le fils d'Angela, acteur révélé dans Manchester by the sea (drame réussi de 2017, au côté de Casey Affleck et Michelle Williams) ;
- Abbie Cornish, l'épouse capitaine Bill Willoughby, une actrice toujours aussi lumineuse ;
- Peter Dinklage (Game of thrones), dans un rôle secondaire très drôle. 

Le film est nommé 7 fois aux Oscars, notamment dans les prestigieuses catégories de meilleur film, meilleur scénario original, meilleur montage, et, ce qui est rare, 2 fois dans celle de meilleur acteur dans un second rôle masculin pour Woody Harrelson & Sam Rockwell, ma préférence allant au second. Réponse le 4 mars.