24 septembre 2015

Le cercle des illusionnistes



J'avais déjà été conquise par Le porteur d'histoire, vu en mai 2014. 

Dans cette nouvelle pièce, Alexis Michalik joue avec les mêmes ressors : 6 acteurs qui interprètent sur scène une vingtaine de rôles, avec des histoires qui s'imbriquent sur différentes périodes. 
On y découvre notamment les destins croisés de Jean-Eugène Robert Houdin, le plus célèbre illusionniste français du 19ème siècle, et Georges Méliès, réalisateur de films considéré comme l'un des principaux créateurs des trucages au cinéma.

On assiste à de nombreuses mises en abyme, avec du théâtre dans le théâtre, et à la naissance sur scène d'un autre art, le 7ème...

Le cercle des illusionnistes a été créé au Théâtre de la Pépinière Opéra en janvier 2014. Cette longévité est un gage de qualité.
 
Cette pièce a reçu 3 Molière, les récompenses du théâtre : les Molière de l'auteur et de la mise en scène pour Alexis Michalik et celui de la révélation théâtrale pour Jeanne Arènes qui ne joue pas moins de 7 rôles dans cette pièce, tous avec une incarnation jubilatoire.

C'est brillant, rythmé, extrêmement bien interprété. Il y a plus d'humour que dans sa précédente pièce. Les tours de magie sont agréables à voir. Les acteurs sont devenus de véritables professionnels de l'escamotage !
 

17 septembre 2015

Dheepan


Dheepan, film de Jacques Audiard, a reçu la Palme d'Or au dernier Festival de Cannes.

Ses précédents films m'ont particulièrement touchée : Sur mes lèvres (avec le duo Emmanuelle Devos et Vincent Cassel), Un prophète avec la révélation Tahar Rahim, Un héros très dicret avec Mathieu Kassovitz magistral qui enchaîne les mensonges, De battre mon cœur s'est arrêté qui m'a réconciliée avec Romain Duris...
Ce sont des films chocs, qui prennent aux tripes, où la violence est souvent présente pour servir l'histoire.

Ce film raconte l'arrivée en France de Dheepan, un ex soldat, une femme prénommée Yalini et une fille de 9 ans Illayaal. Ils viennent du Sri Lanka où la guerre civile fait rage. Ils se font passer pour une famille afin de s'intégrer plus facilement, alors qu'ils ne se connaissent pas.
Dheepan devient gardien de la cité des Prés, en région parisienne, où la violence est omniprésente et où certains clans font la loi. Brahim (incarné par Vincent Rottiers), sorti de prison et chef de bande du quartier, règne sur les bâtiments. On sent que la poudrière pourrait facilement s'embraser et que la tranquillité apparente n'est illusion. La violence monte inexorablement jusqu’aux dernières scènes du film...

Ce qui est touchant dans ce film c'est la relation qui se crée entre cette pseudo famille. Dheepan veut croire à son couple fictif alors que Yalini ne rêve que d’Angleterre où sa vraie famille se trouve. Ce décalage est poignant.
Il y a également des problèmes de langue et de traduction, avec la petite fille qui joue au début les interprètes de fortune.

Il y a des passages drôles, notamment dans la relation qui s'établit entre Yalini et Brahim. Par exemple, quand elle lui demande si le bracelet électronique qu'il porte à la cheville sert à mesurer les kilomètres parcourus en jogging ou quand il lui demande pourquoi elle hoche systématiquement la tête même quand elle ne comprend pas et qu'il l'imite.

Dans le contexte actuel où les réfugiés et migrants font la une des journaux télévisés, ce film est bien évidemment d'actualité.
C'est toujours bien joué, même si certains ne sont pas des acteurs professionnels.
J'ai apprécié le film globalement, mais j'ai été un peu déçue par sa fin. Ce n'est pas mon film préféré de Jacques Audiard, mais cela reste un bon film, qui est présélectionné pour représenter la France aux prochains Oscars.

9 septembre 2015

Alvin Ailey


J'ai eu la chance de voir dans le cadre des Etés de la Danse l'une des 27 représentations de la troupe américaine Alvin Ailey au Théâtre du Châtelet. Chaque soir, le programme était différent, de la reprise des standards de la troupe qui a été créée en 1958 jusqu'aux dernières créations jouées pour la première fois en France cet été.

Le soir où je les ai vus, au travers de 4 ballets parmi les grands classiques de la compagnie (Night Creature, Pas de Duke, The River, Revelations), ils ont créé un véritable enchantement.

Il y a peu d’accessoires dans la mise en scène et c'est justement cette simplicité qui touche en plein cœur. Par exemple, pour The River, de simples rubans bleus agités en rythme symbolisent la rivière qui coule et c'est très réussi. 

Alvin Ailey, décédé en 1989, avait pour credo : "I want to bring dance back to the people". C'est exactement cela : on ressent la proximité entre la troupe et le public et une véritable communion s'opère.

On ressort enthousiaste de ce spectacle. J'ai envie de les revoir quand ils se reproduiront à Paris, ce sera l'occasion de découvrir d'autres créations plus récentes.